vendredi 21 septembre 2012

L'article est posté!

Bonjour,

Comme prévu, l'article a été posté sur le site du magazine de l'alliance française en Inde.

Vous le trouverez ici : http://afmagazine.in/home/?p=4107

A bientôt et bonnes vacances!

mercredi 12 septembre 2012

mardi 11 septembre 2012

Le pluriel des noms composés

Petite présentation 'faite maison' 
pour ne plus "se mélanger les pinceaux" 
avec le pluriel des noms composés.
Et pour mettre des "s" quand il le faut... ;)


lundi 10 septembre 2012

Théâtre: Le Petit Bourgeois Gentilhomme.

Comme prévu, voici la pièce de théâtre que nous travaillerons demain après-midi.
Vous pouvez déjà le lire une fois pour vous familiariser avec elle.


Le p'tit Bourgeois Gentilhomme

M. Jourdain a fait fortune et il est riche. Mais, il aimerait aussi faire partie de la noblesse. C'est pourquoi il cherche à marier sa fille à un noble. Mais comme celle-ci a déjà un amoureux, elle fait appel à l’espiègle servante Nicole qui n’hésite pas à utiliser déguisements et mensonges afin de contourner les projets de son maître.


Personnages :
M. Jourdain : Le bourgeois, naïf, irritable.
Mme Jourdain : Sa femme, sensée, elle a les pieds sur terre.
Lucille : Leur fille, amoureuse et rebelle, au regard intense.
Nicole : La servante, espiègle, curieuse, elle a son nez fourré partout.
Cléonte : Le prétendant de Lucille, déterminé.
Le maître de Philosophie : hautain, pédant, la tête haute.

L'action se déroule dans les appartements du bourgeois.
M. Jourdain entre seul en scène.

M. Jourdain : Comme je suis content de mon nouvel habit. Mon tailleur m'a dit que les gens de
qualité s'habillaient comme cela. Nicole !

Nicole se présente.
Nicole : Oui ! Monsieur !
M. Jourdain : Rien ! C'était seulement pour être certain que vous étiez là.
Nicole : Je suis là monsieur !
M. Jourdain : Fort bien. Savez-vous ce que fabrique mon maître de philosophie. Il est encore en
retard. J'enrage ! Au diable le philosophe ! La peste étouffe le philosophe !

Le philosophe entre. Nicole sort.
Philo : Monsieur !
M. Jourdain : Ah ! Vous voilà ! J'allais me mettre en colère contre vous.
Philo : Venons-en à notre leçon !
M. Jourdain : C'est parfait, car j'ai toutes les envies du monde d'être savant.
Philo : Ce sentiment est raisonnable. Par où voulez-vous que nous commencions ?
Voulez-vous que je vous apprenne la logique ?
M. Jourdain : Qu'est-ce que cette logique ?
Philo : Celle qui enseigne les trois opérations de l'esprit.
M. Jourdain : Qui sont-elles, ces trois opérations de l'esprit ?
Philo : La première, la seconde et la troisième.
M. Jourdain : Oh non ! Apprenons autre chose qui soit plus joli.
Philo : Voulez-vous que je vous apprenne la morale ?
M. Jourdain : Qu'est-ce qu'elle dit cette morale ?  
Philo : Elle enseigne aux hommes à modérer leurs passions.
M. Jourdain : Ah non !   Je suis coléreux comme tous les diables et je veux me mettre en
colère quand j'en ai envie.
Philo : Alors, que voulez-vous que je vous apprenne ?
M. Jourdain : Apprenez-moi à bien parler, comme les gens de qualité.
Philo : Bon. Très bien. D'abord, pour savoir parler comme un gentilhomme, il faut bien
prononcer les voyelles. Il y a cinq voyelles : A, E, I, O, U.
M. Jourdain : J'entends tout cela.
Philo : La voyelle A se forme en ouvrant fort la bouche : A.
M. Jourdain : A, A, Oui.
Philo : La voix E se forme en rapprochant la mâchoire d'en bas de celle d'en haut : A, E.
M. Jourdain : A,E; A,E. Ma foi, oui.  Ah que cela est beau !
Philo : Vous pouvez ajouter une consonne, comme la lettre D qui se prononce en donnant du
bout de la langue au-dessus des dents d'en haut : DA, DA, DE, DE.
M. Jourdain : DA, DE, DA, DE. Oui, les belles choses ! Les belles choses ! J'aimerais aussi
savoir bien tourner les mots pour pouvoir écrire un livre. Je tirerais beaucoup de prestige à
écrire un livre.
Philo : Est-ce que vous allez écrire des vers ou de la prose ?
M. Jourdain : Non, point de vers.
Philo : Vous allez donc écrire de la prose.
M. Jourdain : Non, je ne veux ni prose, ni vers.
Philo : Il faut bien que cela soit l'un ou l'autre.
M. Jourdain : Pourquoi ?
Philo : Parce qu'il n'y a, pour s'exprimer, que la prose ou les vers.
M. Jourdain : Il n'y a que la prose ou les vers ?
Philo : Oui Monsieur. Tout ce qui n'est point prose est vers et tout ce qui n'est point vers est
prose.
M. Jourdain : Et quand l'on parle, qu'est-ce donc que cela ?
Philo : De la prose !
M. Jourdain : Quand je dis "Nicole, apportez-moi mes pantoufles et mon bonnet de nuit", c'est
de la prose ?
Philo : Oui ! Monsieur !
M. Jourdain : Par ma foi, il y a plus de quarante ans que je dis de la prose sans que je n'en
sache rien.
Philo : Voilà ce que c'est que d'être instruit, Monsieur.
M. Jourdain : C'est assez pour aujourd'hui. Je vous remercie de tout mon coeur, et vous prie de
venir demain de bonne heure.
Philo : Je n'y manquerai pas !
M. Jourdain donne quelques sous au philosophe.
Puis, le philosophe sort.

M. Jourdain reste
seul quelques instants. Nicole et Mme Jourdain entrent en riant.
M. Jourdain : Qu'est-ce que vous avez encore à rire ma servante et ma femme ?
Mme Jourdain : Il y a longtemps que vos façons de faire donnent à rire à tout le monde.
M. Jourdain : Qui est donc tout ce monde-là, s'il vous plaît ?
Mme Jourdain : Du monde qui a raison. Quant à moi, je suis scandalisée de la vie que vous
menez. Depuis que vous vous êtes mis en tête de devenir "Gentilhomme", la maison est sans
cesse sens dessus dessous.
Nicole : Madame parle bien.  Je ne suis plus capable de garder mon ménage propre depuis
que vos maîtres à chanter et à danser viennent crotter nos beaux planchers avec leurs grandes
bottes.
M. Jourdain : Ouais ! Notre servante Nicole a le caquet bien affilé pour une paysanne !
Mme. Jourdain : Nicole est pleine de bon sens et je me demande ce que vous pensez faire d'un
maître à danser à l'âge que vous avez.
Nicole : Et d'un maître de philosophie qui vous apprend à parler comme à la petite école.
Les deux femmes se remettent à rire.
M. Jourdain : Taisez-vous ignorantes! Pour devenir un gentilhomme, il faut savoir bien parler.
Par exemple, savez-vous ce que vous dites maintenant ?
Mme Jourdain : Je sais que ce que je dis est très raisonnable.
M. Jourdain : Je ne parle pas de cela. Ce que c'est que les paroles que vous dites ?
Mme Jourdain : Ce sont des paroles bien sensées.
M. Jourdain : Non, le langage que nous parlons, qu'est-ce que c'est ?
Mme Jourdain : Je ne sais pas.
M. Jourdain : C'est de la prose, ignorantes. Quand on parle, on fait de la prose.
Les deux femmes applaudissent pour se moquer.
Mme Jourdain : Bravo, cela vous sera très utile pour mener vos affaires.
M. Jourdain vers Nicole : Et toi, sais-tu bien comment il faut faire pour dire A ?
Nicole : Comment ?
M. Jourdain : Dis un peu A pour voir.
Nicole : Eh bien, A.
M. Jourdain : Qu'est-ce que tu fais ?
Nicole : Je dis A.
M. Jourdain : Mais quand tu dis A, qu'est-ce que tu fais ?
Nicole : Je fais ce que vous me dites.
M. Jourdain : Ah l'étrange chose que d'avoir affaire à des ignorantes.
Mme. Jourdain : Vous devriez plutôt oublier ces sottises et songer à marier votre fille qui est en
âge de l'être.
M. Jourdain : Je songerai à marier ma fille lorsqu'il se présentera un bon parti pour elle. Trêve
de bavardage, j'ai des tâches à accomplir. Je vous laisse à votre ignorance.
M. Jourdain quitte.
Mme Jourdain à Nicole : Tu vois dans quelle mauvaise situation se trouve ma pauvre fille. Le
brave Cléonte a des attentions pour elle. C'est un homme que j'aime beaucoup et je voudrais
les aider car j'ai bien peur que mon mari ne soit pas du même avis que moi.
Nicole : Moi, je suis du même avis que vous madame.
Mme Jourdain : Va chercher Cléonte pour qu'on puisse enfin régler cette affaire.
Nicole : C'est une commission très agréable madame.

Nicole part et Mme Jourdain la suit peu après.
Cléonte entre.
Cléonte : Lucille, êtes-vous là ? Lucille ?
Lucille entre.
Lucille : Est-ce bien votre voix que j'entends ?
Cléonte : Oh Lucille, deux jours sans vous voir sont pour moi deux siècles.
Lucille : Et pour moi deux éternités.
Cléonte : Un simple mot de votre bouche et mon coeur s'enflamme.
Lucille : Je voudrais tant que notre rêve puisse devenir réalité.
Cléonte : Je suis prêt à surmonter tous les obstacles pour obtenir votre main.
Lucille : Ma mère s'entretient présentement avec monsieur mon père dans l'espoir d'influencer
ses sentiments. Justement, ils arrivent.

Mme Jourdain arrive la première.
Mme Jourdain : Cléonte, enfin, vous voilà. Je crois que l'instant est bien choisi pour faire votre
demande.
Cléonte : Ah madame, comme vos paroles flattent mes désirs.

M. Jourdain arrive.
Cléonte à M. Jourdain : Monsieur, je ne prendrai pas trop de votre temps et de détours pour
vous demander de me faire l'honneur d'être votre gendre.
M. Jourdain : Avant de vous donner une réponse, j'aimerais savoir si vous êtes gentilhomme ?
Cléonte : Je suis né de parents honorables et je possède assez d'argent pour que votre fille ne
manque de rien, mais je dois vous avouer que je ne suis pas gentilhomme.
M. Jourdain : Touchez là, Monsieur, ma fille n'est pas pour vous.
Cléonte : Comment ?
M. Jourdain : Vous n'êtes point gentilhomme, vous n'aurez pas ma fille.
Mme Jourdain : Encore cette histoire de gentilhomme !
M. Jourdain : Je veux donner à ma fille un mari qui soit noble !
Lucille : Oh Père ! Comme vous êtes cruel !
Lucille s'en va en pleurant.
Mme Jourdain : Vous voulez un noble pour votre fille, mais moi, je n'y consens point !
M. Jourdain : Moi, je vous dis que c'est une chose que j'ai résolue.
Mme Jourdain : Ah !
Mme Jourdain sort d'un côté et M. Jourdain de l'autre. Nicole reste seule avec Cléonte.
Nicole : Pourquoi ne vous lui avez-vous pas dit que vous étiez gentilhomme ?
Cléonte : Parce que je ne suis pas gentilhomme.
Nicole : Quelle importance que cela soit vrai ou faux, ne voyez-vous pas que notre homme est
fou ?
Cléonte : Tu as raison, j'aurais dû le faire.

samedi 8 septembre 2012

"Les Aveugles" de Baudelaire


Suite à un email de Janice à propos du poème les Aveugles de Baudelaire, voici un autre exemple du type de petite analyse que je vous demande.
B A U D E L A I R E

L E S    A V E U G L E S

Contemple-les, mon âme; ils sont vraiment affreux !
Pareils aux mannequins; vaguement ridicules;                      
Terribles, singuliers comme les somnambules;
Dardant on ne sait où leurs globes ténébreux.
Leurs yeux, d'où la divine étincelle est partie,
Comme s'ils regardaient au loin, restent levés
Au ciel;  on ne les voit jamais vers les pavés
Pencher rêveusement leur tête appesantie.
 
Ils traversent ainsi le noir illimi
Ce frère du silence éternel. Ô ci !            (2 rimes plates)
Pendant qu'autour de nous tu chantes, ris & beugles, 
 
Éprise du plaisir jusqu'à l'atroci,  (4 rimes embrassées)
Vois, je me traîne aussi ! mais, plus qu’eux hébé
Je dis : Que cherchent-ils au Ciel, tous ces av
eugles ?
Un quatrain (quatre) est un paragraphe (aussi appelé strophe, en poésie) de quatre vers (ligne).
Un tercet (trois) est une strophe de trois vers.

Par exemple, les deux premières strophes du poème Les Aveugles sont des quatrains car elles sont composée de quatre vers.
Les deux dernières strophes, elles, sont des tercets car elles sont composées de trois vers.

Pour l'analyse:

Structure du poème:

Sonnet à la française: 2 quatrains, 2 tercets.
Les rimes sont embrassés dans les quatrains, puis deux rimes plates et quatre rimes embrassées.

Figures de style:

"Beugles" : dépersonnification (une vache beugle)
"frère du silence éternel' : "frère" : personnification du noir, "silence éternel": métaphore de la mort.
Personnification de la "cité" qui chante, rit...

Champ lexical du sombre, de l'obscur, de l'horreur. (atrocité, affreux, ténébreux, noir)

Dans la première partie, Baudelaire considère les aveugles comme des êtres morts à l'intérieur, parce qu'ils ne voient pas. (C'est l'idée qu'ont la plupart des gens)  Mais au fur et mesure, il se compare aussi à eux. Et se demande ce qu'ils cherchent au ciel. (Car les aveugles ne regardent pas par terre, ils ont souvent la tête levé vers le ciel.) Il montre ainsi son étonnement pour ces personnes qui paraissent finalement, plus spirituelles que les autres 'voyants' qui les critiquent.

vendredi 7 septembre 2012

INFO: Deux Présentations à l'alliance Française de Panjim


L'alliance Française vous invite 

le jeudi 13 septembre à une réunion d'information dans ses locaux à propos du DELF Junior.

le jeudi 27 septembre, une présentation de la phonétique en Français Langue Etrangère vous sera faite pendant toute la journée. Le déjeuner vous sera offert pour vous remercier de votre participation.

Je vous donnerai plus d'informations en classe.

"Parfum exotique" de Charles Baudelaire

Parfum exotique de Charles Baudelaire.



Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d’automne,
Je respire l’odeur de ton sein chaleureux,
Je vois se dérouler des rivages heureux
Qu’éblouissent les feux d’un soleil monotone ;

Une île paresseuse où la nature donne
Des arbres singuliers et des fruits savoureux ;
Des hommes dont le corps est mince et vigoureux,
Et des femmes dont l’œil par sa franchise étonne.

Guidé par ton odeur vers de charmants climats,
Je vois un port rempli de voiles et de mâts
Encor tout fatigués par la vague marine,

Pendant que le parfum des verts tamariniers1,
Qui circule dans l’air et m’enfle la narine,
Se mêle dans mon âme au chant des mariniers2.

Baudelaire, Les Fleurs du mal, 1857.

1. Arbres exotiques.
2. Marins. 


Structure:

Structure du sonnet à la française.

2 quatrains, 2 tercets
quatrains avec des rimes embrassées, 
tercets composés de deux rimes suivies (ou plates) et de quatre rimes croisées.


Figures de style:

Oxymore "soleil monotone" = 
Souvenir agréable liée à la nostalgie.

Nombreuses personnifications: B. parle de lui et de son amante.
"voiles et mâts fatigués", "une île paresseuse", "des rivages heureux", "un soleil monotone".

Paronomase: "chaleureux","heureux";"tamariniers", "mariniers";"savoureux","vigoureux".


Sensations:

- olfactive (l'odeur)
- gustative (le goût)
- auditive (l'audition)
- visuelle (la vue)


Thèmes - Champs lexicaux:

Champ lexical de la nature et du voyage.
Champ lexical de la chaleur.

Récapitulatif des figures de style majeures



FIGURE DE STYLE
DEFINITION
EXEMPLE
ALLEGORIE n.f.
Personnification d'une idée abstraite
- Ô Mort, vieux capitaine, il est temps !
ALLITERATION n.f.
Répétition d'une ou de plusieurs consonnes dans un groupe de mots
Allitération en [s] dans Colombine de Verlaine :
    Cassandre sous son
    Capuce
« Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? » (Racine, Andromaque, V, 5)
 

ANAPHORE n.f.
Répétition d’une même expression ou d’un même mot en début de phrase ou de vers
- Partout l’image idée, partout la pensée fleur, partout les fruits
- Anaphore de "il y a" dans le poème Enfance III, de 
Rimbaud

ANTITHESE n.f.
2 termes de sens opposés dans une même phrase
- Le navire était noir, mais la voile était blanche
ASSONANCE n.f.
Répétition d’une même voyelle dans un groupe de mots
Assonance en [u] dans Je vous envoie un bouquet de Ronsard :
    Qui ne les eût à ce vêpre cueillies
    Chutes à terre elles fussent demain.

CHIASME n.m.
Structure en croix qui associe 2 termes deux à deux sans nécessairement qu’ils aient un rapport de sens
- Il regarde longtemps, longtemps cherche sans voir
- Ces murs, maudits par dieu, par Satan profanés
COMPARAISON n.f.
Etablir un parallèle entre un comparé et un comparant à l’aide d’un mot-outil (comme, semblable à...)
- Tes yeux sont bleus comme le ciel
ENUMERATION n.f.,
ACCUMULATION 
n.f.
Juxtaposition d'une série de termes
- Un gros meuble à tiroirs encombrés de bilans, de vers, de billets doux, de procès, de romances
EUPHEMISME n.m.
Formulation adoucie d’une idée qui pourrait paraître trop brutale
- Les non-voyants (aveugles)
- Il est décédé (il est mort)
GRADATION n.f.
Succession de mots ou d'expressions de sens voisins et dont l'ordre traduit une progression croissante ou décroissante
- elles piaillaient, beuglaient, hurlaient.   Le Vieux saltimbanque de Baudelaire
HYPERBOLE n.f.
Exagération dans le choix des mots
- Un bruit à réveiller un mort
IRONIE n.f.
Dire le contraire de ce que l’on pense
- C’est malin ! (c’est idiot)
- Surtout ne te presse pas !
LITOTE n.f.
Utilisation d'une expression suggérant beaucoup plus que ce qu’elle dit réellement
- Ce n’est pas mauvais (c’est bon)
- Va, je ne te hais point (je t’aime)    Le Cid, de Corneille
METAPHORE n.f.
Etablir une assimilation entre un comparé et un comparant qui sont rapprochés sans outils de comparaison.
Une métaphore filée est développée et poursuivie sur plusieurs mots.
- Et tes mains, feuilles de l’automne
- Les étoiles volaient dans les branches des arbres
METONYMIE n.f.
Remplacer un élément par un autre élément appartenant au même ensemble logique (contenu -> contenant ; partie -> tout)
- Boire un verre
- Manger son assiette
SYNECDOQUE n.f.
Sous-catégorie de la métonymie.
Remplacer un mot par un autre ayant une relation d’inclusion avec celui-ci (la partie pour le tout ou le tout pour la partie). Cas particulier de la métonymie.
Le tout pour la partie :
- Metz a gagné la finale (pour « l'équipe de foot de Metz »...)

La partie pour le tout :
- Je quitterai bientôt ces murs (pour « cette maison »)
OXYMORE n.m.
Réunir à l’intérieur d’une même expression deux mots aux sens opposés
- Une obscure clarté
PERIPHRASE n.f.
Remplacer un terme par une expression qui le définit
- La capitale de la France
- Le roi des animaux
PERSONNIFICATION n.f.
Attribuer des qualités humaines à un objet inanimé
- Cette rose aimable comme toi
- Un soleil voit naître et mourir la rose
PLEONASME n.m.
Répétition de termes superflue
- Un géant vraiment grand
- Descendre en bas
PARONOMASE  n.f.
Une paronomase consiste à employer côte à côte des mots dont le sens est différent, mais le son à peu près semblable.
« Qui vivra verra. » ou encore « Tu parles, Charles ! ». La paronomase utilise des paronymes (des mots qui se ressemblent par leurs sons).

Le plan d'une analyse de texte


1 – Introduction.

Présentation du texte, de l’auteur, du contexte historique, du thème principal puis du plan du développement.

2 – Développement.

Le développement comprend généralement deux ou trois parties suivant les idées présentes dans le texte.
Chaque partie permet de présenter un thème particulier du texte qu’il faut argumenter avec des idées secondaires en utilisant vos connaissances lexicales, sémantiques etc... Le but ici est d’interpréter le contenu du texte : champs lexicaux, figures de style, effets produits…

3 – Conclusion.

La conclusion permet de faire le bilan de votre analyse en résumant très brièvement les idées principales de vos parties et en proposant un élargissement, une ouverture qui peut être à propos d’un auteur, d’une œuvre, d’un événement historique, ou autre selon le texte.

Schéma d’un commentaire de texte


INTRODUCTION
(Terminée par la présentation du plan)
DEVELOPPEMENT
Partie 1
Paragraphe 1
Paragraphe 2
Partie 2
Paragraphe 1
Paragraphe 2
Partie 3 (si besoin…)
CONCLUSION (bilan & ouverture)

Conseils sur l'analyse de texte.


1ère étape : Cerner le texte

Notez vos premières impressions
De quoi ça parle, et comment?
Définition du texte (pour n’oublier aucun élément important. à réutiliser dans l’intro)
Auteur/Epoque/mouvement littéraire
Genre, type de texte
Thème/construction
Caractéristiques d’écritures : registres, procédés dominants
Buts de l’auteur
Contexte historique
Lisez le texte plusieurs fois. Cherchez les mots que vous ne connaissez pas, de préférence dans un dictionnaire français-français. Les mots peuvent avoir des connotations ou des nuances que vous ne savez pas. Soyez certain que vous comprenez bien les constructions grammaticales du texte.

2ème étape : Analyse du texte

C'est la partie la plus longue et la plus détaillée de l'explication. Ici vous décrivez la structure, la composition d'ensemble et les différentes parties du texte. N.B. : Dans la poésie, souvent les points stratégiques (les idées essentielles) sont au début ou à la fin de la strophe.
Fiez-vous d’abord à vos premières impressions et essayez de trouver ce qui les justifie.
Vous pouvez aussi étudier le texte de façon linéaire (procédés et analyse), et en tirer les idées importantes pour former les sous-parties
Pour vous obliger à identifier les procédés et à les analyser, vous pouvez classer vos remarques dans un tableau : citation, procédés,  analyse.
Est-il possible d'identifier un mouvement dans le poème (Progression, répétition, relation de ressemblance ou d'opposition, dimension statique, rupture, etc.)? En divisant le texte en parties et en donnant un titre à chacune vous pouvez mieux identifier le mouvement d'ensemble.
Quel est le ton? Qui parle (le point de vue)? Quelle sorte de langue l'auteur emploie-t-il? : abstraite ou concrète, des archaïsmes, des groupes de mots appartenant à un thème spécifique, des jeux de mots, etc.? Y a-t-il des allusions historiques ou littéraires? Y a-t-il des symboles, des métaphores de comparaisons ou d'autres figures de styles comme la synecdoque, la métonymie, l'accumulation, l'hyperbole, la litote, la périphrase (la plaine de Neptune = mer), le chiasme, la personnification? Si oui, quel effet produisent-elles sur vous, le lecteur/la lectrice? Comment est-ce que les figures rendent la description/l'idée plus vive/concrète/pathétique, frappant etc? Donnent-elles un nouveau regard sur le sujet?
Le schéma syntaxique (pronoms, temps de verbes, ponctuation, lettres majuscules) Quels sont les temps verbaux? Voyez-vous une signification quand il y a un changement de temps de verbes? N.B. : La voix passive peut communiquer une façon de supporter une situation. Des verbes actifs peuvent communiquer la lutte, ou la nécessité d'agir. La syntaxe: est-elle explicite? dense? facile à comprendre? non-grammaticale?

3e étape : L’organisation du commentaire : faire le plan au brouillon.

L’analyse du texte doit être organisée en deux ou trois parties qui mettent en valeur les aspects importants du texte. A l’intérieur de chaque partie doivent apparaître des sous-parties  (paragraphes) en lien avec l’idée générale de la partie. Chacune d’entre elles doit être appuyée par des analyses précises des procédés du texte et former un paragraphe cohérent.

4e étape : La rédaction : directement au propre.

La rédaction doit mettre en valeur les analyses. Elle doit donc être claire et organisée. Pour cela il faut utiliser les connecteurs logiques, sauter des lignes entre les parties et aller à la ligne, en retrait, à chaque sous partie. Afin de soigner la cohérence, faites des transitions entre vos parties.
Les citations doivent être correctement intégrées dans les phrases.
Attention à ne pas paraphraser le texte : ne rien relever sans interpréter.
Ne jamais avancer une idée sans justifier par une analyse de procédé.

5e étape : La relecture (indispensable).

Vérifiez que vous n’avez pas fait de fautes d’accords (sing/pl, fem/masc, tps des verbes et part. passés) et vérifiez que chaque phrase a bien un verbe principal.

Civilisation 5 - La Révolution Française



(7 heures)
Ressources en classe :
La déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
« La Révolution Française » extraits du film.

Les Lumières à l’origine de la Révolution française ?


À mesure que se développe l’esprit philosophique, dans les salons, les cafés ou les clubs, l’autorité monarchique se délite, sapée tant par l’opposition aristocratique que par des tentatives de réformes sans lendemain.
Pendant la période révolutionnaire, les idées des philosophes inspirent les débats politiques. La plupart des députés de l’Assemblée nationale sont des bourgeois cultivés qui se sont nourris des valeurs de liberté et d’égalité. Par exemple, Robespierre est un rousseauiste convaincu. Pourtant, la plupart des philosophes français sont morts avant d’avoir vu l’œuvre de la Révolution française.
La Révolution française en particulier représente une application violente de la philosophie des Lumières. Le désir de rationalité conduit à une tentative d’éradiquer l’Église et le christianisme dans son ensemble. Ainsi, la Convention nationale change le calendrier, système de mesure du temps, et le système monétaire, tout en plaçant l’idée d’égalité, sociale et économique, au plus haut point des priorités de l’État.

L’indépendance américaine.


Motivés par les idées nouvelles développées en France, les Américains décident de lancer la guerre d’Indépendance contre les Anglais qui s’achèvera en 1783 par le traité de Paris. Il est assez paradoxal de voir qu’un pays encore sous monarchie absolue comme la France, et qui censurait la propagation des idées nouvelles, vienne militairement en aide à une nation qui cherche justement à appliquer ces valeurs.
C’est également la victoire américaine sur la puissance britannique qui va à l’inverse, motiver et influencer les Français à provoquer leur propre révolution. La Fayette, militaire français lors de la guerre d’indépendance va prendre beaucoup d’importance et va jouer un rôle clé dans la diffusion des idées d’indépendance quand il revient en France.

Une longue crise économique.


En 1787-88, la situation économique se détériore brusquement. Les conditions climatiques sont à l’origine de deux années de récoltes insuffisantes. Les paysans voient leur conditions de vie se dégrader et le petit peuple des villes souffre de l’augmentation constante du pain.
Devant l’ampleur de la crise le roi convoque les états généraux pour demander l’autorisation de mettre en place de nouveaux impôts. Mais les Français des trois ordres (noblesse, bourgeoisie et tiers-état) espèrent profiter de cette circonstance pour exprimer leurs revendications.

 

1789, la fin de l’Ancien Régime.


Déçus du résultat des états généraux, les députés du tiers-état affirment la souveraineté de la nation face au roi. Le 9 juillet est créée l’assemblée nationale constituante et c’est la fin de la monarchie absolue.
L’été 1789. Les Parisiens qui en ont marre de la hausse du prix du pain, créent la Garde Nationale (armée civique en opposition avec l’armée royale) menée par Lafayette, pour se défendre.
Le 14 juillet pour se procurer des armes, les parisiens s’emparent de la forteresse de la Bastille. En Province, les paysans s’arment aussi et pillent les châteaux des nobles.
Dans la nuit du 4 août, les députés abolissent les privilèges : c’est la fin de la société d’ordres.




Le 26 août est adoptée la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. L’égalité civile, juridique et politique qu’elle proclame marque la fin de l’Ancien Régime.
En octobre, le roi est obligé de quitter Versailles pour venir vivre au palais des Tuileries à Paris.

La monarchie constitutionnelle. (1789-1792)


On adopte une constitution en 1790 qui donne le pouvoir à Louis XVI de diriger la politique étrangère, de nommer les ministres et de donner son véto pour s’opposer aux décisions de l’assemblées législative.
Le roi a donc des pouvoirs limités mais on accepte encore sa présence.
La cocarde tricolore en est un bel exemple. Le blanc représente le pouvoir royal, entouré du bleu et du rouge qui sont les couleurs de la ville de Paris. Elle a donné par la suite le drapeau français.
Mais il va perdre la confiance des français lorsque le 21 juin 1791 il tente de s’enfuir avec famille et domestiques à l’étranger (la fuite de Varennes). Les français comprennent que le roi n’a pas accepté la révolution.
Du point de vue économique et pour résoudre la crise financière, l’assemblée nationalise les biens du clergé et les vend.
Le 20 avril 1792 la France déclare la guerre à l’Autriche complice du roi par l’intermédiaire de la reine Marie-Antoinette.
Le 10 août, les patriotes arrêtent le roi et sa femme dans leur résidence du palais des Tuileries.
Le 22 septembre l’armée française gagne la guerre contre l’Autriche et proclame le même jour la République. Le 21 janvier 1793, le roi est guillotiné.

La république des sans-culottes (1792-1794) & Le directoire. (1794-1799)


Périodes pendant lesquelles différents groupes politiques essayent de prendre le pouvoir.
La république des sans-culottes (appelée ainsi car ils portaient des pantalons) est marquée par la dictature de Robespierre qui va commander de nombreuses exécutions de royalistes ou de personnes soupçonnées d’être pour la monarchie.
A sa mort, une république bourgeoise appelée le Directoire prend place. Cette période va être un désastre économique, la misère s’installe. De retour d’Egypte, le 18 novembre 1799, Bonaparte met fin au régime du Directoire par un coup d’état.